A gauche : Anneau d’amour en or et émail ? – Allemagne, vers 1820, A droite : Bague de deuil en or et émail noir et blanc – Angleterre, 1724 © Schmuckmuseum Pforzheim, photos Winfried Reinhardt
La bague comme symbole de l’amour
Depuis 3000 ans, l’anneau symbolise le lien d’amour, souligne Cornélie Holzach, directrice du Schmuckmuseum. A côté des bagues de promesse ou concrétisant l’union, les variantes sont nombreuses. Les anneaux de mariage juifs, par exemple, sont des anneaux rituels utilisés exclusivement au cours de la cérémonie. La plupart de ceux qui sont exposés à Pforzheim proviennent d’une période allant du VIIIème au XVIIème siècle. Beaucoup d’entre eux sont richement décorés à l’émail ou comportent un décor en filigrane. On y trouve souvent le Temple de Salomon ou une synagogue ou des inscriptions telles que « mazel tov ».
D’autres anneaux, qui remontent à l’antiquité, attestent que la femme qui les porte peut représenter son mari dans les affaires familiales… Ce concept de délégation de pouvoir, où l’anneau est associé à la clé, a inspiré certains créateurs contemporains tels Sebastian Buescher. Notons encore les gimmel rings, « anneaux jumeaux » qui étaient très populaires à la fin du Moyen Age et à la Renaissance. Ce « bijou évolutif » était porté suivant un rituel précis pour mener des fiançailles au mariage.
Au XIXème siècle, les gens avaient un penchant pour les anneaux d’amour comportant un cœur tenu par deux mains. De nombreux anneaux étaient dotés d’un petit compartiment pour stocker une mèche de cheveux ou une fleur séchée en tant que souvenir de la personne aimée. On remarquera que de tels compartiments ont aussi servi à contenir du poison…
Les bagues de deuil
Car les bagues peuvent aussi symboliser la mort. Celles qui comportent une faucheuse ou un squelette rappellent le caractère éphémère de tout être. Les bagues de deuil quant à elles maintiennent un lien affectif avec un défunt. Elles sont souvent ornées d’un saule pleureur ou comportent le nom du défunt et la date de son décès. Parfois une mèche de cheveux ayant appartenu à la personne aimée y est enchâssée. On peut admirer une bague en os ornée d’un cercueil et deux squelettes commémorant l’exécution de Charles Ier d’Angleterre en 1649.
A gauche : Bague scarabée en or – Grèce, IVème Siècle avant JC © Schmuckmuseum Pforzheim, photo Gunther Meyer, A droite : Bague « Sirène » en or et émail – René Lalique – Paris, 1900 © Schmuckmuseum Pforzheim, photo Günther Meyer © VG Bild-Kunst, Bonn 2013
Un bijou magique ou divin
L’anneau peut aussi être considéré comme un support magique. Sa forme même l’inscrit dans la mythologie du cercle qui n’a ni début ni fin. Les anneaux ont souvent aussi joué le rôle d’amulettes. Une chevalière égyptienne datant du 14ème siècle avant JC comporte l’œil d’Horus – hybride entre un œil humain et un œil de faucon -, symbole qui marque la victoire du bien sur le mal. Dans l’Egypte ancienne, l’œil d’Horus était également sensé fournir une protection contre les maladies oculaires. Toujours dans la même catégorie, un anneau russe du XIXème siècle de notre ère, a été gravé d’un triangle, symbole de la Sainte Trinité. Il comporte également des inscriptions explicites en allemand sur l’aide divine attendue.
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